NOTES

 

Devant l'énumération qui suit, Guy Robert donne sa langue au chat, non sans avoir dit sa conviction qu'il s'agit de souvenirs qui « semblent se bousculer pour refaire surface ». (Chaos vaincu, Université de Besançon -Les Belles Lettres, 1976, p. 164-165)

Cette énumération est formée par association, toute arbitraire au regard de l'exactitude mais étonnemment poétique, d'un type de navire plus ou moins familier au nom d'un lieu donné pour celui de sa construction et au nom d'une destination. Parmi ces noms, plusieurs très connus -la Macédoine, la Grèce, l'île de Samothrace, l'Egypte, la mer Rouge et l'Inde- alternent avec de beaucoup plus obscurs, trouvés dans l'atlas de Hérisson-Lallemand : Carystus, localité de l'Eubée (p. 49), Cyllène en Elide dans le Péloponèse (p. 50), Naxos, « la plus grande de toutes [les Cyclades] et fertile en vin » (p. 51), la Syrie Salutaire, subdivision romaine de la Syrie (p. 64), mais aussi avec d'autres dont la puissance de Google, qui ne les repère que dans William Shakespeare, ne nous laisse pas douter qu'ils ont été forgés par Hugo: Trevirium, si bien fait qu'il est attesté mais une seule fois et dans un ouvrage récent, Sanastrée, Métapon -variante grecque trouvée à Métaponte qui est en Italie.

 

Rémige, plus souvent adjectif ou nom féminin, s'applique normalement à une plume des ailes d'un oiseau -par métaphore la rame d'une barque. Ici, il faut qu'une métonymie s'ajoute à la métaphore pour aboutir à un navire; les ailes de la Victoire de Samothrace n'y sont sans doute pas pour rien.